C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

22.3.11

MA MAIN, MA MAIN

Ça a commencé cheapette, mais ça s'est enligné quekchose. Si ça va pas, regardez ça. À la fin j'ai fait de l'arythmie cardiaque. Le gars se coupe un bras pour survivre. Avec un petit couteau qui coupe pas. Il est coincé dans le Blue John Canyon, le bras droit coincé sous un rocher, tu' seul, pendant plusieurs jours. Il était parti se balader, sans avertir personne. Accident. Oups, comme il se répète. Boit son eau. Boit sa pisse. Boit son sang. Se coupe un bras à frette pour survivre, se le fracture avant. Faut le faire en sacrament. Un film de Danny Boyle.

On est loin de Jos-Jigsaw, c'est tiré d'une histoire vraie. Celle de Aron Ralston.






En tout cas.
Ma main, ma main. Ouain.

8.3.11

MANCHES DE COUTEAUX ET AUTRES PECCADILLES DANS LE GENRE

Petite lecture de chevet (sans jeu de mots morbide) que je partage avec vous. Ouain.

« La mort fait partie du travail en élevage, tout simplement pourrait-on dire parce qu’elle fait partie de la vie. La mort existe. Cette simple évidence, à laquelle voudrait échapper tant de nos contemporains, fait que la vie d’un animal d’élevage doit avoir une fin. Il est indéniable pourtant, et nul éleveur ne l’ignore, que les animaux n’ont pas envie de mourir – l’animal, sauf en cas de vieillesse ou de maladie, est vie qui veut vivre – et qu’ils n’y consentent pas. Et le désir le plus cher d’un grand nombre d’éleveurs (un sur deux dans la population enquêtée) est de voir ses animaux mourir le plus tard possible. Nous non plus, humains, nous n’avons pas envie de mourir, pour certains d’entre nous nous avons même peur de mourir. Et pourtant nous mourrons. Pourtant, chacun d’entre nous mourra. Et cela est nécessaire si nous désirons continuer à vivre. Nous sommes vivants parce que des hommes avant nous sont morts. D’autres naîtront parce que nous mourrons. « La mort n’est pas ‘un élément purement empirique de notre expérience, mais l’orientation vers la mort est essentiellement impliquée dans l’expérience de toute vie et de notre propre vie’ (M. Scheler (1952), cité par J.M. Brohm dans L.V. Thomas, Les chairs de la mort, p.29). Désirer ne pas voir mourir ceux qu’on aime, désirer mourir le plus tard possible si l’on vit une vie heureuse est un souhait légitime, mais qui souhaiterait vraiment, pour soi, ne jamais mourir, ne jamais finir. Que serait l’œuvre d’une vie si elle était sans fin?

Refuser la mort de l’animal d’élevage, c’est refuser la mort tout court, c’est refuser la vie. Le plus tard possible, pour les animaux d’élevage comme pour tous ceux que nous aimons et pour nous-mêmes, est évidemment préférable parce que, vu de près, dans le processus de démantèlement des corps, la mort a évidemment une très « sale gueule ». Ainsi, dans le film Le sang des bêtes de Franju, les coups de hache sur les cornes de la vache abattue, ou la fente des lèvres du cheval mort sont aussi difficilement supportables que la vision de l’acte de tuer l’animal d’un coup de merlin sur le front.

En élevage, comme dans nos rapports actuels à la vie, et comme l’exprime Louis-Vincent Thomas, la mort est un événement à conquérir. Nous prenons la vie de l’animal comme la mort nous prend. Majoritairement, nous ne choisissons pas l’heure de notre mort. Avec une différence essentielle, cependant, et qui renvoie au sens de la mort et à la dignité : parce que nous avons décidé sa mort, parce qu’elle n’est pas le fait du hasard, le corps de l’animal d’élevage mort n’est pas un cadavre, objet fini promis au pourrissement, mais un corps mort sur lequel les hommes vont effectuer un travail de re-création. C’est ce travail sur le corps de l’animal, en tant que travail de vie (le terme « viande » est issu de vivere : vivre) qui donne son sens à la mort de l’animal. Dans nos aliments, dans le cuir de nos chaussures ou de nos vêtements qui nous collent au corps comme une seconde peau, dans la corne d’une vache posée sur notre table, dans le manche d’un couteau, dans la queue du lapin portée autour du cou comme un fétiche… , dans toutes ces parts animales disséminées dans nos vies, nous proclamons que nous n’avons pas tué l’animal pour rien, qu’il est toujours pour nous, en nous, dans nos muscles et notre sang circulant, sur nous, et dans notre esprit, dans nos histoires et dans nos rêves.

Tout devrait donc être mis en œuvre pour que la mort de l’animal soit donnée dans la dignité, pour l’animal et pour nous-mêmes. »

Jocelyne Porcher, Éleveurs et animaux, réinventer le lien, PUF, Paris, 2002, p. 239-240.
Préface de Boris Cyrulnik.

J'ai voulu mettre un lien sur le film de Franju. Mais je ne l'ai pas fait.

Et je ne suis pas végétalienne.


Page 278 :

« ... Et que la vache qui broute, tête baissée, surpasse n'importe quelle statue...»

— W. Whitman, Feuilles d'herbes, p.123.