C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

29.8.08

KESSE TU FAIS, LÀ... MOUAIN... MOÉSSI...

Osti de téléphones cellulaires de marde de cul de christ.

L'homme ne supporte pas la solitude. Il paraît ben mieux quand il a l'air busy.

Devant un étal de légumes, dans une salle de cours, debout dans l'autobus, sul trottoir, dans les chiottes, au cinoche, en bécik, au volant, le cul sur un banc de parc, de salle d'attente, devant la caissière, dans un concert.

Osti de téléphones cellulaires de marde de cul de christ.
Pouvez ben crever d'un cancer du cerveau, m'en balance.

26.8.08

LE RANG SIX



"Comme je connais ma bête, j'sus allé le r'joindre dans l'rang six". Mon chien robbeur de Fred Fortin

Non loin du rang six, une patante à vacanciers. Recommandée, certes. Mais pas un lendemain de veille sous la menace d'un ciel électrique. Ah pis pourquoi pas. Monologue garanti et sacres bien sentis. Étonnant ce qu'on peut faire avec deux ti-mousquetons et une tite-poulie. Ça fait descendre le cipate, la tourtière, name it. Et ça donne soif.

2.8.08

LE SURVENANT


"Empty pockets will allow a greater sense of wealth"
Far Behind
Album : Into the wild
It's okay, it's okay.
I'll be there.
Même à ce prix-là.
J'peux pas manquer ça.
Chante toujours, beau marle, chante-nous tes chansons.

11.6.08

COMBUSTION LENTE

Il empila quelques bûches sur sa poitrine et en faisant demi-tour, il entendit un hurlement.

-Toi, mon petit christ, viens pas chier sur mon terrain!

19.5.08

JE PARLE FORT, MAIS JE NE SUIS PAS RIDICULE

Je m’étais dit bah, vas-y, force-toi un peu, tu vas peut-être rencontrer du monde intéressant. Enchantée par la publication d’une de mes nouvelles – la deuxième dans la même revue – j’ai pensé aller serrer la pince aux responsables récidivistes. Ça se passait dans une librairie indépendante d’une rue branchée de Montréal, une librairie grosse comme ma main. Sous l’éclairage brut des néons il y avait des revues empilées au milieu du vingt pieds carrés d'espace. Des gens partout, serrés par kit de trois ou quatre. « Vous venez pour le lancement ? » Le propriétaire de la place faisait office d’hôte, fort sympathique d’ailleurs, et a pointé la pile de revues immaculées et flambant neuves en m’invitant à en prendre un exemplaire. J’ai enlevé mon manteau et je me suis dirigée right away vers le mini-bar où le vin m’appelait, question de me calmer les nerfs. J’ai eu le temps, en dix minutes top chrono, de faire le tour, de zyeuter la place et les visages absorbés. J’ai même poussé l’audace en expédiant quelques sourires. J’ai fureté les livres le long des murs, d’un air faussement décontracté, puis je suis allée à la toilette me cacher pendant quelques minutes. Claustrée entre quatre murs, je me suis dit tout bas qu’est-ce que tu fais là ? Tu vas faire ta sauvage, comme d’habitude ? Tu pourrais gueuler « Je parle fort, mais je ne suis pas ridicule ! » comme dans un film de Robert Lepage. Au lieu de cela, j’ai tenté quelques pas supplémentaires dans la foule, j’ai lu en diagonale quelques passages de la revue et finalement, je me suis décidée à aller chercher mon manteau dans l’arrière-boutique. Il était là, quelque part parmi les autres, dans une montagne qui rappelait un vestiaire du Jour de l’An. D’un pas régulier, je me suis dirigée vers la sortie. Trois mecs fumaient dehors. L’un d’eux s’est retourné vers moi et m’a remercié d’être passée. Un organisateur peut-être. Ou un membre du comité. J’aurais pu lui demander son nom, je ne sais pas, me présenter vaguement. Je me suis contentée d’un « C’est moi. Bonne soirée » et j’ai mis le cap au nord, lentement, en me disant que j’étais vraiment pas sociable. Dans le métro, j’ai repensé à L’homme isolé de Louis Hamelin.

« Lecteur, si tu rêves toi aussi de devenir écrivain, mais es incapable de comprendre ce que je ressentais lorsque, pendu à un téléphone public sur la bruyante mezzanine du Salon du Livre, j’ai annoncé à ma mère que mon roman était accepté et sortirait chez Québec Amérique, je te conseille de faire carrière dans la Sûreté du Québec. [1]»

Je ne suis que l’auteur de quelques textes parus dans des revues, un auteur de type B selon les règles du CALQ. Entre un quart de travail à mettre des pots d’urine dans des sacs biorisque et un quart uqamien à essayer de finir mon bac, j'avance mes trucs. Quand le temps sera venu, je n’appellerai peut-être pas ma mère puisqu’elle ne répond plus au téléphone depuis longtemps, mais chose certaine, je ne ferai jamais une carrière dans la Sûreté du Québec.

[1] Louis Hamelin, L’homme isolé, Montréal, Éditions Trois-Pistoles, coll. Écrire, 2006, p.41.

4.4.08

Dans le soleil ou dans la nuit, voyez-vous ces êtres vivants?

« Est-ce c’est le jour qui se lève
ou mes yeux qui se sont habitués
à la noirceur? »

- Jenny Raymond

Bruno et Jenny

BRUNO
Qu’est-ce que tu fais ?
JENNY
Mon possible…
BRUNO
C’est tout ?
JENNY
Tu trouves pas que c'est assez ?

30.06 en bas de zéro

FERNAND
(d’un ton sérieux)
Là, mon Jacquot, on approche de la swomp.
Tu te souviens de ce que je t’ai dis?

JACQUES
Euh oui, oui, p’pa.

CLEMENT
Avance ben tranquillement, mon Jacquot.
Ben tranquillement…

FERNAND
Envoye. N’aie pas peur.

JACQUES
J’ai pas peur!

FERNAND
(en chuchotant)
Tu le vois-tu? Y’é là-bas, à trente pieds de la swomp.
Regarde, regarde là-bas, Jacques…

Jacques est nerveux. Il regarde l’orignal et ne bouge pas.

FERNAND
Là, vise le ben…
Attend qu’il ne bouge plus.
Pis tu tires. Envoye, tu es capable...

CLEMENT
(en chuchotant lui aussi)
Tu es capable, Jacquot,
Concentre toi comme il faut…

Jacques regarde dans le viseur de la carabine.

FERNAND
(impatient)
Ben qu’est-ce que t’attends, envoye!
Envoye, tu vas le manquer…
Tabarnak, qu’est-ce que tu fais?
Envoye!

En colère, Fernand empoigne la carabine, regarde dans le viseur et tire deux coups. Jacques se retourne vers Clément, qui regarde l'orignal.

CLEMENT
(s’adressant à Fernand)
C’est beau, tu l’as eu.

FERNAND
(sur un ton méprisant)
Ouin, ben tu ne seras jamais un chasseur, toi.

CLEMENT
Viens t’en, Jacquot. On va aller voir l’orignal.
Pis pleure pas. C’est pas grave.

Tu gonflais ta permanente dans le miroir du photomaton

Le chagrin est de marbre
D'un gris anthracite
Ton absence qui me hante
Et même si ta couleur préférée
recouvre ton sol, l'été
Je me souviens d’une amie
Qui espérait encore
Mais qui est morte d’ennui

Température ambiante

Existence meringuée
En pics d’amertume
Et de regrets inconsolables
Qui laissent dans ma bouche
Un goût âpre
De chagrin plâtré