J’aurais pas dû parler contre le temps des Fêtes. Ça m’apprendra.
Ça a commencé par une rhinite une semaine avant Noël. Rien de bien méchant. On évite les embrassades, on tousse dans le creux de son coude pis on trimballe une boîte de Kleenex, une bouteille d’eau et des Halls qui goûtent le yab' comme si sa vie en dépendait. Le ragoût de pattes de grand-m’man est moins savoureux que d’habitude, mais on boit du vin en masse en se disant que ça va ben finir par tuer les petites bébittes pas fines qui ont décidé de s’installer dans notre système. Mais ça marche pas. Fait qu’on se dit tiens, on va faire comme les anciens. On va se faire des grogs, mais sans eau chaude. Ni miel ni citron. Des grogs concentrés, quoi. Les variantes modernes du grog peuvent contenir d’autres alcools tels que le whisky, le cognac ou, en Normandie, le calvados ou le cidre. Il existe également des pseudo-grogs non-alcoolisés tels que le grog au thé et au citron, voire au lait et à la fraise. Bon, faut pas exagérer. J’ai choisi la première variante et j’ai traversé le temps des Fêtes la goutte au nez et le goulot dans l’avaloire. Je charrie un peu quand même.
À la fête des Rois, c'était couci-couça. Les bébittes sont toffes c’t’année, que je me suis dit. Du beau dodo, du beau manger, pis ça devrait se passer. Mais non. S’ensuivent les glaires pistache et jonquille, la toux grasse puis catarrheuse, les maux de bloc carabinés, l’os frontal qui se prend pour Billy Cobham, les poumons pour des canards siffleurs (wiiiiiiiii-wuuuu). Mes grogs n’ont pas fonctionné, et je les soupçonne même d’avoir affaibli mon système immunitaire (ah ouin?), alors je troque mes remèdes de grand-mère (excuse-moi grand-m’man) pour un arsenal de médocs de pharmacie : Sinu-Chose extra-fort, Contact-Tsé, NyFuel. Faut bien gagner son pain. Pas question d’aller squatter une salle d’attente pour un rhume, hein?
Deux semaines plus tard, c’est précisément ce que je fais. Je ne suis pas hypocondriaque, mais y’a un boutte à toutte. C’était ça ou je tuais quelqu’un.
— Bonjour.
— Bonjour.
— Pour quelles raisons vous venez me consulter?
— C’est ça ou je tue quelqu’un.
— …
— Je pense que je fais une bronchite. Ça fait un mois que je suis malade comme un chien.
— On va regarder ça.
En quatre minutes et quinze secondes, je m’en tire avec une prescription recto verso. Mylan-Amoxicillin, corticostéroïde, Ativan (Ativan, esti! Je lui dis que je veux dormir, pas que je veux me détendre! Dormir! Je veux dormir crisse! 0.5. Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ça, 0.5, que je garde les rouges pour la fin?), et comme toute personne malade qui se pointe dans une clinique médicale québécoise, j’en profite pour obtenir d’autres trucs en passant (Anaprox 500, des pilules grosses comme des avant-bras de lutteur. Dysménorrhée, come to mama).
Fait que congés forcés non payés (eh oui), agueusie totale (je pourrais manger un siau de marde que je ne m’en rendrais pas compte), anosmie, migraines, sinusite, écoeurantite, name it.
J'ai pas le câble. Avec mon antenne de lapin, je pogne six chaînes. Hier après-midi, j’ai regardé Les oiseaux se cachent pour mourir. J'ai pris ça pour un signe, et j'ai eu peur.
Ça a commencé par une rhinite une semaine avant Noël. Rien de bien méchant. On évite les embrassades, on tousse dans le creux de son coude pis on trimballe une boîte de Kleenex, une bouteille d’eau et des Halls qui goûtent le yab' comme si sa vie en dépendait. Le ragoût de pattes de grand-m’man est moins savoureux que d’habitude, mais on boit du vin en masse en se disant que ça va ben finir par tuer les petites bébittes pas fines qui ont décidé de s’installer dans notre système. Mais ça marche pas. Fait qu’on se dit tiens, on va faire comme les anciens. On va se faire des grogs, mais sans eau chaude. Ni miel ni citron. Des grogs concentrés, quoi. Les variantes modernes du grog peuvent contenir d’autres alcools tels que le whisky, le cognac ou, en Normandie, le calvados ou le cidre. Il existe également des pseudo-grogs non-alcoolisés tels que le grog au thé et au citron, voire au lait et à la fraise. Bon, faut pas exagérer. J’ai choisi la première variante et j’ai traversé le temps des Fêtes la goutte au nez et le goulot dans l’avaloire. Je charrie un peu quand même.
À la fête des Rois, c'était couci-couça. Les bébittes sont toffes c’t’année, que je me suis dit. Du beau dodo, du beau manger, pis ça devrait se passer. Mais non. S’ensuivent les glaires pistache et jonquille, la toux grasse puis catarrheuse, les maux de bloc carabinés, l’os frontal qui se prend pour Billy Cobham, les poumons pour des canards siffleurs (wiiiiiiiii-wuuuu). Mes grogs n’ont pas fonctionné, et je les soupçonne même d’avoir affaibli mon système immunitaire (ah ouin?), alors je troque mes remèdes de grand-mère (excuse-moi grand-m’man) pour un arsenal de médocs de pharmacie : Sinu-Chose extra-fort, Contact-Tsé, NyFuel. Faut bien gagner son pain. Pas question d’aller squatter une salle d’attente pour un rhume, hein?
Deux semaines plus tard, c’est précisément ce que je fais. Je ne suis pas hypocondriaque, mais y’a un boutte à toutte. C’était ça ou je tuais quelqu’un.
— Bonjour.
— Bonjour.
— Pour quelles raisons vous venez me consulter?
— C’est ça ou je tue quelqu’un.
— …
— Je pense que je fais une bronchite. Ça fait un mois que je suis malade comme un chien.
— On va regarder ça.
En quatre minutes et quinze secondes, je m’en tire avec une prescription recto verso. Mylan-Amoxicillin, corticostéroïde, Ativan (Ativan, esti! Je lui dis que je veux dormir, pas que je veux me détendre! Dormir! Je veux dormir crisse! 0.5. Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ça, 0.5, que je garde les rouges pour la fin?), et comme toute personne malade qui se pointe dans une clinique médicale québécoise, j’en profite pour obtenir d’autres trucs en passant (Anaprox 500, des pilules grosses comme des avant-bras de lutteur. Dysménorrhée, come to mama).
Fait que congés forcés non payés (eh oui), agueusie totale (je pourrais manger un siau de marde que je ne m’en rendrais pas compte), anosmie, migraines, sinusite, écoeurantite, name it.
J'ai pas le câble. Avec mon antenne de lapin, je pogne six chaînes. Hier après-midi, j’ai regardé Les oiseaux se cachent pour mourir. J'ai pris ça pour un signe, et j'ai eu peur.
Et je me suis retrouvée allongée sur le sofa avec un Henry Miller. Moi qui voulais dormir.
15 commentaires:
Laisse ce bon vieux Docteur Miller prendre soin de toi. Take care! Pis au pire assassine kekun... ça fait toujours du bien de tuer son prochain. Amen!
Vouii. Traitement efficace, effets immédiats. Merci docteur.
Ce qui m'épate, et tu en fais une éloquente illustration, c'est à quel point certains individus, dont toi, à l'évidence, connaissent par cœur la liste des médicaments, de leurs effets et des maladies pour lesquels ils doivent être pris.
Moi, ça s'arrête à peu près aux Tylenols. Je travaille sur les Advils, mais je trouve ça pas mal compliqué. Alors Ativan…
Bonjour
je te découvre et j'aime !
Ben je vois le tableau...C'est bien mon genre. Sauf que la dernière fois j'ai couru plus vite chez le medecin parce que je croyais devenir ashmatique !
On a ti quelqu'un pour se faire chouchouter et servir des boissons chaudes sur le canapé ? Ou ben faut crapahuter toute seule à 4 pattes vers la cuisine ?
Courage ! y'a toujours un "après"...
;)
Bon, positivons, ça t'a pas trop endommagé le cerveau ni la verve à c'que j'vois, ta plume finira bien par venir à bout de cette fichue bronchite carabinée...
Prends bien soin de toi Sandy!
xx
Blue
lebarbareerudit : Normal je suis pharmacienne. Tu veux quelque chose de plus fort que des Advils?
Je t'en envoie par Air Inuit si tu veux :D
PlumedHi : Mucho gracias senorita. Sois la bienvenue ici. Un petit grog? ;)
Blue : Over my dead body!
Prends soin de toi aussi.
Prenez soin de vous. Y'a personne de mieux placé pour faire ça.
Tu es pharmacienne?!
Hihi,jm'attendais pas à celle-là.
Et les proprios te paient
même pas kek jours de maladie.
Qu'ils soient mots dits.
Prompt rétablissement.
Prompt rétablissment.
Trois livres de Miller qui roulent encore dans ma caboche après les avoir lus: Tropique du Capricorne, Un diable au Paradis et Le cauchemar climatisé.
J'ai lu le premier en anglais. La prochaine fois que je tombe malade je lis les deux derniers dans leur version originale.
Ben non, je ne suis pas pharmacienne pantoute. Faisais de l'esprit de bottine.
Je me sens déjà mieux ce matin. Ça doit être le soleil. Vous en voulez une prescription renouvelable? prn à vie, christie.
:)
J'ai failli vouloir croire que tu étais pharmacienne, pis non. Y a toujours ben un boutte d'être anti-casting !
Comme un chien, j'ai été malade moi aussi, et rhinite j'ai eu et rhinite j'aurais encore, si je ne sniffais pas à tous les soirs mon Nazorex (Rex, comme le piteux chiot ou Grog comme le pitou chieux). Pas pharmacienne, pas médecin je suis, mais c'est sûr tu as une sinusite. Toute rhinite qui se respecte (et dieu qu'elles se respectent !) tourne en sinusite aussitôt qu'on a le nez pas mouché.
Ativan .5 ?!? T'es aussi bien d'aller chez Jean Coutu et te planter devant la bastreinge à CD pitonnables et te choisir des berceuses de ton enfance à écouter en t'auto-berçant à côté de ton lit pour un transfert tout en douceur sans t'enfarger dans le tapis de laine.
BizouX
T'as de ces idées Venise...
Je m'auto-berce à l'instant!
qÄ6▬█ä♣♪8Ç¥▲½Ü▲çyÚ►(je cherche le coeur)Ä8Ô¢╝8┴ôa↓ãÑ(hostie)█♠<Þë├┴g▀g¡ô█├¯7¿▼ïh¥'ƒ(voyons)X◄ÈÉ┐║á<"IïUu↓«W┴Ù1ÕáÑo|¥É!(c'est quoi le satané code pour le coeur?)áÓ▲¤}5hÝ¿îõá¦Ù0(bon ben Venise, imagine que j'ai mis un coeur okay)
:)
J'ai tellement ri à ton coeur ! J'ai toujours su que le langage du coeur était complexe ... mais là, là, c'est ... c'est ... j'ai pu de mots !
Pis, franchement, tu viens de nous prouver que tu es vraiment pas pharmacienne à pas savoir où est le coeur !!!
J'sais peut-être plus où il est rendu, tsé. L'ai eu sur le bord des lèvres pendant un mois. Au ras des pâquerettes, par moments.
D'ordinaire, la palette est plus large : je l'ai net, haut, bien accroché, épris, gonflé et ouvert. Parfois il est durci, soupirant, gros et barbouillé.
Mais chose certaine, j'évite de me lever sans lui. Et le plus souvent possible, de l'avoir au ventre.
Ou sur ma main, quand c'est mérité.
J'arrive en retard, mais finalement, est-ce que ça va mieux ?
Oui :) Merci Anne.
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