C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

9.7.14

PANACHES



J'ai hérité de deux panaches appartenant à mon grand-père maternel.  Des orignaux.  Dont un qui date de 1967.  Moi être contente, ouais.



Les corps calleux vont bon train, genre.  En attendant, je m'affaire au ponçage et au lustre de la matière brute ambiante.  Et vous, ça va?
 
Mon chat, lui, se régale à licher du plastique.  Chacun son truc.





Le lien, hein. :) Peux pas faire autrement.

Ouais.

C'est pas un journaliste qui va te dire euh, qui va te dire : c'est de la bonne musique ou pas. Tsé.  Il va écrire des affaires, il peut dire n'importe quoi...
-Noël Fortin.





11 commentaires:

Mistral a dit…

Hérité de qui? Quelqu'un est mort dans ta famille?

T'as une façon totalement unique de livrer ces choses-là, toi, de les écrire en fait: ce n'est plus pudique, c'est cryptique, tant tu maîtrises l'art d'exprimer un message sans en dire un seul mot, dissimulé dans un message en apparence anodin. Faut savoir te lire aux rayons X pour saisir tout le palimpseste, la première couche de sens dissimulée sous la deuxième. Je m'attendais, après la parution de ton roman, à ce que quelqu'un relève ce qui distingue ton art plus que toute autre caractéristique, mais ton éditeur n'a pu mettre la presse sur la piste puisque tu ne l'avais pas mis sur la piste, et la presse n'a pu éclairer les lecteurs, et les lecteurs qui se sont exprimés,avec il m'a semblé un enthousiasme unanime, n'ont pu non plus mettre le doigt sur le Point G(ordon). Avoir su, je l'aurais fait moi-même dès le début, les mettre sur la piste, après avoir sollicité ta permission que je n'aurais pas eue, et le texte serait demeuré confidentiel, avec deux seuls lecteurs, Emcée et toi. Elle parce qu'existe entre vous cette instinctive et silencieuse et insondable compréhension qui m'énerve tant quand on est tous les trois, elle parce qu'elle sait pour toi comme elle sait pour moi sans avoir pourtant jamais songé à écrire, encore moins publier. Et toi parce que tu ne sais pas, ce qui distingue ta plume des autres, tout en la sentant, la sachant différente, spéciale, comme l'élixir du Révérend Père Gaucher, qu'il était le seul à pouvoir réussir sans pourtant savoir pourquoi.

Ce qui distingue ta plume, c'est son son, si naturel, si authentique, si modulé et si vrai qu'on en oublie qu'on lit et qu'on croirait entendre quelqu'un qui nous parle, personnellement. Juste ça, ce serait déjà une prouesse de style dont infiniment peu d'écrivains sont ou furent capables. Mais toi, il se trouve que tu l'accomplis sans jamais, jamais avoir livré une phrase autobiographique, échappé d'indice qui permettrait de te cerner, laissé transpirer d'émotions privées ni d'humeurs extrêmes, et sans jamais mentir t'as réussi à ne pas te servir de la vérité. C'est quasiment un nouveau genre littéraire en soi: ni journal, ni fiction, ni autofiction, ni...

Le panache en photo qui orne la marge droite du blog depuis le début, est-ce l'un de ces deux-là, sinon est-ce l'un de ceux de ton grand-père?

(à suivre. J'ai plus de 4 096 caractères, héhé...)

Mistral a dit…

T'as pas l'intention de rentrer deux panaches d'orignaux dans ton appartement, toujours? Vaudrait mieux en prêter un à Butch, genre, et l'autre à Blue, mettons (le transport irait chercher dans les 3 000$, des pinottes pour elle et Pat s'ils devenaient la première et seule famille de France avec un panache d'orignal dans le salon!), jusqu'à ce que t'aies déménagé dans plus grand.

1967. Doivent être graisseux. Le panache de chevreuil accroché dans la cuisine de ma grand-mère avait le même âge, elle en détestait la vue avec une passion croissante et brûlante et muette qui vint au jour en 1979, le lendemain de la mort de grand-père, quand en revenant de l'hôpital son tout premier geste fut de demander à mon père de décrocher ce trophée sur-le-champ et d'aller le jeter aux ordures loin de la maison. J'ai juste eu le temps d'y toucher: douze ans de graisse de cuisson et de fumée de cigare étaient incrustés dans le pelage empaillé. La trace blanche restée là où s'était trouvée la chose dessinait le contour de la plaque de bois, trahissant le besoin dont le mur jaune alentour avait d'une fraîche couche de peinture. Mon père s'offrit souvent à le faire, mon oncle aussi, puis les femmes insistèrent, mais ce mur fut le seul de la maison qu'elle leur interdit de toucher au cours des ans, tandis qu'ils repeignaient les autres régulièrement. Nous avions tous été si accoutumés à la tête de chevreuil que plus personne ne la remarquait, sauf elle, mais quand elle fit place à cette trace, on n'a jamais plus pu être dans la cuisine de grand-maman, ce qui était souvent, sans la voir et ainsi revoir le chevreuil. Ché pas pourquoi elle avait décidé ça. Je peux imaginer deux ou trois raisons possibles, différentes et incompatibles, une seule pourrait être la bonne. Mais il se peut qu'elle ne l'ait pas su elle-même, pas en termes clairs et définis traduits en mots par le cerveau, il se peut qu'elle ne l'ait su qu'en le sachant, ce qui est toujours suffisant et compte tenu qu'il est imprudent de forcer ce qu'on sait à se traduire en mots.

s.gordon a dit…

Ai hérité de qui? De tous ceux qui font partie de ma famille. Immédiate et élargie. Ouais. Récemment? Oui et non.

Ces panaches étaient destinés aux ordures et je suis arrivée juste à temps. Ils trainaillaient sur une pile d’objets obsolètes et orphelins, déglingués, dans le fond du garage. Poussiéreux oui, et emmaillotés de fils d’araignées, mais pas graisseux d’un long vécu de cuisine comme celui dont tu as fait mention. Quelle tranche de vie... Les points de suspension sont chose rare chez moi hein, mais ton intervention commentairienne est si succulente à lire que je me point-de-suspensionne de ravissement!

Quand je trouverai – non pas plus grand, mais disons plus creux – j’installerai deux panaches plutôt qu’un sur les murs de ma demeure : l’un dans le salon; l’autre dans la chambre à coucher (comme on y accroche parfois un crucifix, des rameaux finement tressés, ou bien un tableau BCBG préfabriqué en spécial chez Bouclair). À moins d’en shipper un en France (rires), et ainsi collaborer à la tendance nouveau-genre-chic-shack-made-in-Québec. Ça pourrait peut-être pogner, qui sait. Faudrait voir.

Et compte tenu qu’il est imprudent de forcer ce qu’on sait à se traduire en mots. Tu l’as dit. Et si sublimement en plus.

Shit. Qu’est-ce que je peux répondre d’autre, Christian? C’est un château de phrases, ton affaire. Rien de moins.

Sache juste que je t'aime okay, that's it.

s.gordon a dit…

Et merci.

Blue a dit…

Un panache ici, venant de toi, de ta famille, de ta culture, de ton histoire, c'est pas de refus, en prêt bien sûr ! parce que je n'ai pas à hériter de toi !! Mais je viens bien m'enrichir de toi, oh! ça ! c'est déjà fait, suffit de te lire !!
Cette sorte de trophée, ah ! c'est étonnant, mon père était chasseur, hé,hé, pas étonnant, il adorait ce genre d'objet et donc forcément j'en ai gardé une sorte de terreur voire "d'adversivité",( je te le mets entre guillemets par ce que ce mot n'a pas l'air d'exister !)
Alors , tu vois, malgré toute l'amitié qui nous étirent, et ce parcours que nous avons fait ensemble, ces marches, ces valises de char, et toutes nos sautes de mots sauvage et variées, ché pas si c'est une bonne idée !
je préfère venir apprécier chez toi ces objets étonnants, incroyables, chargés de sauvagerie et de pragmatisme nourricier...
Tu m'invites à venir les toucher du bout des cils ?

s.gordon a dit…

Tu n'as pas besoin d'invitation, Blue. Même du bout des cils.

(À mon avis tous les mots existent tant et aussi longtemps qu'ils seront poussés par une aorte et des méninges - de concert.)

Devant une boîte du truck hébergeant une carcasse de cervidé, toute jeune, j'ai souvent été tétanisée. Ça me faisait de la peipeine, genre. Je respecte aujourd'hui le chasseur respectueux, celui traque et qui réfléchit avant d'agir.

Bises bleues.




Le plumitif a dit…

du panache à la route en T en passant par le chat licheux aux weird goûts et, surtout, Fred Fortin, ouain... méchant parcours... (mais Fortin, osti qu'yé trippant quand même...)
l’air de rien, ça fait du bien au cerveau tout ça…
(moé, les points de suspension, j'me gêne pas... au yâbe les ceusses qui s'enfarge dans Céline avec ça... je dis ça jusse de même...)

s.gordon a dit…

Les T-Road à vif sont très nourrissants. Consistants. Trippants.

Salut Plumitif. Ça fait du bien au cerveau tout ça. :)

Venise a dit…

Je suis certaine mais alors là certaine qu'il manque une personne pour faire un jeu de mots. Parce que c'est tannant les jeux de mots et que les joueuses de mots encore plus mais c'est mon rôle, ne vous en déplaise. Allez, attention, il s'en vient : Ces commentaires sous ton billet ont du panache.

Merci. Ne m'applaudissez pas, c'est naturel chez moi, sans même d'effort, ils viennent et je les laisse venir.

;-)

s.gordon a dit…

Ha! Ouais!

Laisse-les venir Venise, laisse-les venir. Tes jeux de mots ont toujours du vrai.

s.gordon a dit…

;)