À fond, c’est à la brunante du dernier jour.
Quand on se fabrique un café. On sait que c’est le dernier. Il goûte bon. On lance les dernières graines de tournesol au même endroit parce qu’on avait pris l’habitude de le faire à chaque matin, et puis parce qu'après tout, le dernier des matins demeure tout même un matin. Alors on s’assoit tranquille avec sa tasse Thermos, et on regarde partout sans dire un mot. Le vent minouche les feuilles des arbres pendant qu'on espère voir un petit ami retontir une dernière fois. On garroche un reste de carottes, pour doubler nos chances. Jos le lièvre, genre.
Ou Jos n'importe quoi.
Anyway. Faudra commencer tranquillement à ramasser. La corde à linge, le linge, la vaisselle. On annonce de la pluie, on n'est pas fous, tsé : on va garder les bâches en dernier.
C'est un peu humide, fait qu'on se fait un feu. Le dernier. La veille, on a brûlé toutes nos bûches sauf deux ou trois. Pour le lendemain. Au cas où. Durant le séjour on s’était fait une petite corde de bois abriée d’un matelas de plage percé. Qui finira aux vidanges.
« Toute bonne chose a une fin », on la déteste celle-là. Trop déprimante. Et on enchaîne en allant chier. On sait qu’à notre retour les graines de tournesol ne seront plus là. Ni les carottes d'ailleurs. Enfin, sûrement. Les Jos sont sauvages, ils attendent toujours qu'on ait le dos tourné.
Et dans quelques heures, ce sera notre tour.
De ne plus être là. Comme les graines de tournesol, les carottes et tout le reste.
3 commentaires:
:)
:)
Ouain. J'ai hâte.
Moi aussi.
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