C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

26.2.11

VIANDE AAA, SAQ ET MANTEAU TROP BEN TROP CHAUD

– Ah ouain?
– Ouais! On en a vendu beaucoup cette année de ce modèle-là...
– Non, mais y'é-tu vraiment chaud?
– Moins trente, moins quarante. C'est fait pour les expéditions, tsé.
– Ah ouais? Whoa... C'est plus chaud qu'un North Face, d'abord?


Pour le prix d'un manteau Canada Gooooose conçu pour les expéditions nordiques (rires, rires, rires), vous pouvez vous procurer plus de quatre cents cahiers de notes au magasin à une piasse, régler de concert des factures d'Hydro Québec et de Vidéotron pour au moins deux mois (l'hiver, mettons), voire trois, faire la commande la plus décadente de votre vie - incluant viande AAA et SAQ, vous payer un tout compris de dernière minute à Puerto Plata, cotiser un petit surplus à vos REER ou ben vous procurer quatre cinq billets en gang pour un show des Black Keys, tiens.

On a toujours le choix.




À quand Mars Volta contre un bifteck de surlonge - ou ben un morceau de linge?

23.2.11

COURROUX, EXASPÉRATION, ROGNE, MACHIN


La dernière fois que j'ai perdu quelque chose appartenant à la catégorie perds-pas-ça-parce-que-c'est-pas-donné, combinée avec la catégorie tu-perds-ça-et-ça-t'enrage-un-poil-pas-pire, c'était une passe de métro mensuelle de la STCUM. À l'époque j'habitais sur Préfontaine coin Ontario, dans un petit appartement trop coloré de biais de Chez Clo, et je vivais d'un décadent revenu de prêts étudiants et d'une job à temps partiel dans un magasin de sport/chasse/et pêche dans le bas de la ville. C'était il y a mille ans. Courroux, exaspération, rogne, machin.

C'est paske j'ai pas l'habitude de perdre mes affaires, tsé.

Mais là, là, là, ça fait trois jours que je cherche désespérément une affaire appartenant à la catégorie perds-pas-ça-parce-que-c'est-sans-prix, combinée avec la catégorie tu-perds-ça-et-ça-t'enrage-à-la-puissance-mille, celle qui te fait charroyer-les-meubles-de-tout-bord-tout-côté, fouiller-dans-les-racoins-les-plus-improbables, au-cas-où, tsé, et ce, six-fois-par-jour-depuis-trois-jours, à égrainer-les-très-gros-mots-puis-à-implorer-Saint-Antoine-de-Padoue, à reprendre-à-l'inverse-et-à-l'endroit, à-mille-reprises, en vain.

Sacrament.

Je voudrais m'acheter douze mille passes de métro de la STM et les perdre une après l'autre, après l'autre, après l'autre, n'importe où dans la ville, ou ailleurs, et répéter la boulette quinze millions de fois, plutôt que ça.


J'offre : Deux douzaines de pots Mason de chili con carne fait maison, ou bedon du boeuf bourguignon, une bouteille de Dewar's, du gros gin ou une douze de Laurentide tablette. Je gratte votre entrée pendant l'hiver pour les dix prochaines années à venir ou je garde vos kids jusqu'à ce qu'ils soient prépubères.


17.2.11

ÊTRE UN HÉROS

Dans une rue à sens unique, sous un réverbère faisant briller une belle glace bleue bien mouillée, mon engin qui marche une fois sur trente m'a donné à entendre c'te toune-là, par hasard. J'ai levé le son et soudain, soudain, j'ai eu de l'agrément, oh ouais, le doigt planté à la page 177, sous une pluie fine, drette là où les épinettes commençaient à valser...



8.2.11

C'EST À CAUSE DE DENIS VILLENEUVE...


J'angoisse grave. À cause de Denis Villeneuve.

Ouais.

Quand je pense à Denis Villeneuve, je ne pense pas à La Course destination monde, ni à Polytechnique, ni même à Incendies, ni aux Oscars, ben non. Quand je pense à Denis Villeneuve, il me vient en tête une scène du film Un 32 août sur terre, quand Simone critique, déprécie - que dis-je! - rabaisse méchamment son éventuel géniteur (le sympathique Philippe) en lui garrochant à la tête quelque chose comme :

« T'as trente ans pis t'as même pas tes licences? »

Phhh.

1998. J'avais quelque chose comme 19 ans. Et toujours pas mes licences. Ça m'est rentrée dedans comme un dix roues :

« T'as trente ans pis t'as même pas tes licences? »

J'avais l'étrange impression que je me rendrais là. À trente ans pas de licences. Feeling, tsé. Bah.

L'année d'après j'étais à Montréal. Ne-pas-perdre-ma-carte-de-métro-mensuelle m'importait davantage que de prendre-un-rendez-vous-à-la-SAAQ-pour-prendre-mes-licences. Je m'en crissais, c'est ben certain.

Jusqu'à ce que... à trente-deux ans, accotée sur le comptoir de Machin-Conduite-Expert-CAA-recommandée, une école de conduite tsé, je me sentais comme Philippe l'incompris, Jos-Bine trentenaire pas de licences, à enquêter sur la gentillesse des moniteurs et le cursus des cours.

Me suis trouvée un Guide de la route 2004 au Village des Valeurs. Pour trois piasses.


J'ai pris ça pour un signe, qu'est-ce que tu penses.


(Ouais.)