C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

29.9.08

JOURNÉE DE SCRAP


J’ai câlé off ce matin. C’est rare que je fais ça parce que je suis une fille bien élevée - à moitié par un père sévère, une mère manquante et une famille d’accueil ousse que t’avais pas intérêt à niaiser – mais là, je filais pas pour déplacer mon cadavre de corps dans un lieu public. J’ai beau avoir une toux creuse et glaireuse, les intestins imprévisibles et l’œsophage qui travaille à l’envers, je me sens un tantinet coupable. J’suis d’même des fois.

Quand je me tiens à la verticale, on dirait que c’est moins pire. Je me dis que tant qu’à ne pas dormir, aussi bien me tenir proche de la salle de bain. Je n’ai pas de laptop – on s’entend – mais je me tiens quand même au bout du corridor, à sept ou huit enjambées rapides. Et je rumine.

Je regarde mon chat qui regarde dehors. Je regarde les affaires empilées sur mon bureau, les kleenexs qui ont rebondis de ma poubelle, la pile de lavage pas pliée qui traîne sur mon divan pis la seule chose que j’ai la force de faire, c’est rien. Mais pas totalement rien. Pas le rien du vrai rien. Je clique sur ma souris, je lis des affaires et je bizoune sur mon blog en toussant sur le clavier.

OSTIE DE BLOG À MARDE ! ON EN PERD-TU, DU TEMPS, LÀ-DESSUS ?

On le sait, et puis on y revient. C’est-y une maladie mentale ? Un stade freudien pas réglé ? Une thérapie qui coûte pas cher ou une maudite manie ? Pis là, tu te dis : ouin. C’est-y un passe-temps qui va me passer ou ben une affaire qui va me rester ? Watch-toé. Tu veux pas que ça devienne une patante à la première personne du singulier, un déversoir de sentiments mal digérés, un journal intime avec des photos de Patrick Swayzé.

Woupe-laï… J’ai le tourni. Faut pas que je m’excite. Je vais vider ma poubelle - tranquillement pas vite – parce qu’elle m’écoeure, pis je vais essayer d’être productive selon les moyens du bord qui ne sont pas forts forts.

J'ai-tu dit : « Vider ma poubelle ? »

Ostie.

C’est-y à ça qu’y sert, mon blog ?

OK. Ça va faire, Gordon ! (Je me parle des fois.) (En général, je reste polie.)

Zyeute-donc ton agenda, pour voir tout ce que t’as à faire ! (Ah ben bout de viarge!)


OSTIE D’AGENDA DE MARDE DE CUL DE CHRIST !

Le gars qui a inventé, ça, hein, y doit-tu être content de sa shot ? Il doit se bidonner avec Joe post-it, à se dire « On les a-tu eus, tu penses ? »


M'en va t'évacuer ça, moi, cette tite voix-là.


28.9.08

HELLO RUBY IN THE DUST



Je déteste les lundis. Mais y va y avoir un lundi, en décembre prochain, qui ne sera pas un lundi ordinaire. La fin de l'automne sera sale, morne et grise. La neige, probablement pas arrivée encore. Mais je sens que ce show-là va durer longtemps et que les tounes ne seront pu arrêtables. Les guitares vont sonner gras, lourd et crade et c'est deux ou trois générations qui en redemanderont encore.

Je l'avoue, j'ai hâte. Comme quand j'ai vu Bashung deux soirs de suite. Pendant quelques secondes, tu te dis que t'aurais pu mettre ton argent ailleurs. À ben des places. Mais ça ne dure que quelques secondes parce que que tu te dis que ce qu'y se passe là, devant toi, tu peux pas le mettre de côté dans des REERS.

Des légendes vivantes, c'est drette ça.

L'AMOUR À L'ÂGE ATOMIQUE...SUITE ET FIN.



« Jeunes filles, n’acceptez pas les faux prétextes qu’invoquent certains de vos prétendants pour justifier leur vie désordonnée. Proclamez bien haut l’égalité des deux sexes devant la loi de Dieu. Sinon, comment pourriez-vous espérer que votre mari, après avoir traité tant de femmes en simples instruments de plaisir, se conduise envers vous d’une manière différente dans le mariage ? À l’œuvre donc ! Clamez la vérité et pourfendez l’erreur ! Et, ce qui vaut mieux, aidez vos compagnons dans leur attitude langoureuse, tout vêtement immodeste, toute parole aguichante. Sachez qu’une bête immonde sommeille chez les plus vertueux, prête à bondir à la moindre provocation. Faites plus : conseillez la prière et le recours aux sacrements, rappelant aux intéressés la parole de Jésus : « Ceux qui est impossible aux hommes est possible à Dieu ». Une fois mariée, vous serez traitées, non en esclaves de harem mais en compagnes aimées et respectées. Jeunes filles en quête de maris, choisissez parmi les garçons restés purs ou qui luttent pour le redevenir. Ce ne sont pas des anormaux comme certains noceux malhonnêtes essaient de le faire croire. Ils jouissent, au contraire, d'un bel équilibre et de nombreux trésors : humains et surnaturels. Les tentations ne manquent pas. Avec la grâce de Dieu, vous saurez les vaincre... »


DESMARAIS, Marcel-Marie, L’amour à l’âge atomique, Montréal, Les Éditions du Lévrier, 1950, p.15-16.

27.9.08

L'IMPURETÉ N'EST PAS NÉCESSAIRE À LA SANTÉ


« Il est vrai qu’un organisme jeune déborde de vitalité. Mais tous les médecins sérieux s’accordent à reconnaître que les sécrétions superflues se résorbent d’elles-mêmes ou s’éliminent naturellement sans qu’une intervention volontaire soit nécessaire. Prétendre que la pureté est nocive à la santé, c’est répéter une ânerie dont la fausseté a été démontrée par a+b en maint congrès scientifique.

Des malades qui le sont devenus à cause de la pureté, qu’on nous en montre donc ! Les chercheurs, s’ils s’en trouvent, en seront pour leur peine. Ils découvriraient plus facilement des épingles dans une meule de foin. Les victimes de l’impureté, elles, foisonnent. On en rencontre partout : dans les hôpitaux, les asiles d’aliénés, les prisons, voire en certains foyers.

Enfin, l’expérience personnelle de milliers de jeunes gens, à la fois pures et en parfaite santé, suffirait, à elle seule, à jeter par terre le fragile château de cartes dressé par les vicieux en mal d’excuses. »

DESMARAIS, Marcel-Marie, L’amour à l’âge atomique, Montréal, Les Éditions du Lévrier, 1950, p.15.

25.9.08

LES MORTS SONT MORTS



Trois témazépams, et je file tout droit au pieu. J'sais pas quel innocent m'a refilé la crève - mais si je le vois, je lui réserve une quantité de glaire verdâtre que je le lui offrirai par un bouche à bouche s'il le faut. Et ne manquerai pas ma shot.


"Attache-toi au ras le cou," comme dit souvent ma grand-mère soucieuse de notre insouciance, cette super woman qui en a vu des tragédies du haut de ses 83 ans. Mari qui s'éteind en 1982. Fils qui met fin à ses jours en 1988 - et quelques minutes plus tôt à ceux de sa blonde. Pour des raisons obscures. Front page d'Allô Police, photographies à l'appui - c'est-tu pas écoeurant, ça. Quatre ans plus tard, son aînée décide d'aller les rejoindre. Lui ai demandé, un jour, à cette superwoman toujours souriante - les yeux pétillants mais fatigués - qui est tough sans bon sens : "Comment tu fais, grand-m'man?" Elle n'a pas pris de temps pour répondre - comme si c'était une évidence pour elle : "Les morts sont morts. Moi je m'occupe de mes vivants." Ça m'en bouche un coin à chaque fois que j'y pense.

Rita, you rule.

VISE BEN COMME IL FAUT



" Nous, pauvres cervidés / Quand on aura des chars / On fera des défilés Sur la 3ième à Valdor / On posera sur nos capots / Des têtes coupées de chasseurs / Pis on laissera leurs cerveaux / Chesser dans l’congélateur"


- Buck (Richard Desjardins, Kanasuta)


13.9.08

TAG BUREAU


Le papier de toilette y est. Le Papermate flexigrip aussi. Mais la bouteille de Jack, je l'ai laissée sur la pannetray de la cuisine. J'aurais eu l'air d'une bois-sans-soif de vendredi souère, comateuse su'l divan, la bouche ouverte. Une Ibuprofène woman (c'est moi qui fait rouler la compagnie, j'en mange cinq par jour pour m'éviter des migraines ophtalmiques) un lendemain de veille, et qui a rêvé à de l'eau potable toute la nuit durant.

La tite photo carrée qui se cache derrière l'écran, sur le tableau de liège, c'est moi à la maternelle. Ma première carte d'identité. On devait l'accrocher à côté de l'activité convoitée. Gouache, bricolage, tag. Dans ce temps-là, je ne pensais pas à ma prescription de Champix qui dort à la pharmacie, ni à mon acolyte Jack qui vit sur du temps emprunté. Je me contentais de ne pas avoir de factures à mon nom, pis je courrais de toué bords avec ma tite carte plastifiée.


C'est plus fin que la tag barbecue, et moins pire que la tag noire (quelqu'un se souvient de ça, la tag noire?). M'dame Mcdoodle m'a fait signe alors v'là mon bureau - que je partage avec l'exiguïté du salon d'un appartement gros comme ma yeule qui a été bâti en dix neuf cent tranquille à Montréal. M'en va sacrer mon camp de c'te ville-là, moi, mais ça, c'est une autre histoire. Dans quelques années - je m'en donne deux ou trois, je posterai peut-être une photo de mon nouveau bureau. Il sera à même une galerie de deux par quatre défraîchis, le chien endormi sur la troisième marche, de la mauvaise herbe un peu partout et le premier voisin à 20 kilomètres au sud. Pis si il faut que je porte une veste orange fluo dans le temps de la chasse quand je me promène sur mon terrain, vas le faire.

6.9.08

LA CATIN

Amenez-moi un vingt cinq sous zéro bout de viarge, chu écoeurée d'la chaleur.

Ouvre les fenêtres, ferme les fenêtres, ouvre les fenêtres, ferme les fenêtres. Pas le choix quand on ne veut pas de visiteurs nocturnes qui auraient l'idée de passer par le balcon. Y disent ça, à la tévé, faut fermer nos fenêtres comme du monde si on ne veut pas en voir ressoudre pendant qu'on dort. Ça fait qu'hier soir, j'ai tout fermé - comme du monde - comme d'habitude. Pas délicate délicate moi. La porte patio, faut lui donner un maudit bon swing pour que le verrou clenche comme du monde. Ça fait bang, pis là ça clenche. Sauf qu'hier, mon pouce se la jouait intrépide et quand ça a fait bang, ça a fait bang. Ou crounch. Il ne l'avait pas vu venir, celle-là.
Il faisait chaud en joual vert dans mon espace hermétique. Me suis dirigée pronto vers la pharmacie, "osti de colice de christ!", le pouce dans l'eau froide qui semblait me dire chui tata m'escuse. Je sais, c'est pas beau sacrer. J'essaie d'éviter. M'en tiens aux sacres de cognage d'orteils et autres nécessités. Comme par exemple quand je veux manifester ma rogne contre quelqu'un ou quelque chose qui me tient à coeur.

"M'escuse". Pfff. C'est tout ce qu'y a trouvé à dire. Je n'aime pas le favoritisme, mais le pouce droit, quand t'es droitière, c'est quand même quelque chose. Un pouce droit, quand t'écris de la main droite, c'est fort utile. Pas juste pour écrire. Pour un paquet d'autres affaires. Je pourrais m'éterniser sur une liste, mais ça serait trop long. Quand il se passe quelque chose dans notre vie, n'importe quoi, j'sais pas moi, pis il faut qu'on bouge rapidement, sans s'en apercevoir, qu'est-ce qu'on fait? La main maître bouge en premier, s'empare de quelque objet et les doigts y vont franco parce que c'est ça qu'ils font depuis des lustres. Y se disent pas wowo attention, ça pourrait faire mal, joe le pouce droit est ouvert béant ça va résonner dans tout le corps watch out le sang. Bref, ça tient à coeur. Et ça valait donc quelques jurons.
Moi, je ne disais plus rien. Je commençais à avoir royalement chaud. J'aime pas ça, le sang, que voulez-vous que je vous dise! Et là, on aurait dit que j'avais l'aorte dans la paluche. Ça pulsait comme une rage de dents qui rend fou. Ma main gauche fouillait la pharmacie, brave fille, à la recherche d'un truc de circonstance. Peroxyde? Paraît que c'est dépassé. Alcool à friction? Idem. Y disent que ça ne devrait même plus exister dans nos trousses maison. Faut laver les plaies à l'eau et au savon, comme il faut, et puis basta. Ou avec du Enacéelle. De l'eau pis du sel! J'avais la tête qui tournait, comme quand je me suis évanouie dans un cinéma de Rouyn-Noranda le printemps dernier. Faisait chaud, j'étais en sueur. Me suis levée de mon siège et j'ai juste eu le temps de sortir de la salle, ça silait dans ma tête et vlan! par terre, black-out. Puis mon corps avait fait équipe ensemble pour me faire ramper jusqu'aux chiottes, là où je vous épargne des détails peu ragoûtants. C'est à ça que je pensais hier, pendant que ma main gauche essayait d'être serviable. Elle a eu le temps de me trouver un Non-Adherent Dressing de 3 par 4 pouces et une rondelle de tape avant que mes membres inférieurs ne décident de flanchir juste ce qu'il faut pour s'asseoir sans tomber. Du Enacéelle, cibolac! Avoir su ça avant, dans le temps que j'étais au cégep par exemple, je n'aurais jamais osé déverser de la vodka sur une plaie de pied... Quelle gâchis! Quel gaspillage! Je me l'avais joué cowboy, le pied dans le lavabo, à croire que j'allais désinfecter ça ben comme il faut! Avoir su...
Ah salvatrice sensation que celle procurée par un plancher de salle de bain! La froideur des carreaux de céramique quand on s'y étend de tout son long... qui n'y a pas goûté un jour ou l'autre dans sa vie? Léo s'est approché de mon cadavre et il s'est mis à me renifler le front. Il pensait peut-être que je voulais jouer. Pendant que j'oeuvrais à une catin de fortune sur mon pouce endolori qui s'entêtait à saigner encore, je sentais ses vibrisses me chatouiller. Ma main gauche a pris un break, tandis que mon pouce droit me soufflait toujours des m'escuse, m'escuse. Fallait maintenant que je me traîne jusqu'à mon lit. J'ai dit Ok la gang, un dernier coup de coeur - comme quand mon père voulait que je l'aide à couper des palettes pour en faire du bois de chauffage - et je me suis relevée, pour aller me recoucher plus loin, dans ma chambre où il fait frette. Le climatisateur était à fond, réglé à 20 degrés Celcius.
Hier, il faisait quoi, 35 dewor? Amenez-moi un moins trente pis je ne chialerai pas, c'est promis.