— Le thermostat?
— J'sais pas...
— Le compresseur?
— Euh...
— Y'a fait chaud en sacrament hein, y'a pas aimé ça.
— Ouin. Moi non plus.
— C'est l'été, faut pas se plaindre. Le condensateur est peut-être encrassé?
— Je préfère l'hiver. Pis je vais me plaindre si ça me tente. Ça ressemble à quoi, un condensateur?
— Okay... Y'a quel âge ton frigidaire?
— Y'é pas jeune-jeune. Y doit avoir quinze ans. Peut-être un peu plus...
— D'après moi, y'é fini.
— Ouin. Comme la bouffe qu'y'avait d'dans.
— Ah, c'est de la valeur, ça.
— Pas mal. À 45 degrés Celcius, j'ai dû faire cuire tout ce qui avait décongelé. Le reste, je l'ai jeté. Ça sentait le cadavre en putréfaction. Est-ce que ça se répare, d'après vous?
— Un cadavre en putréfaction? Pense pas...
— Ha! Vous avez de l'esprit, monsieur le frigoriste.
— Ça se pourrait... Faudrait que j'envoie un de mes gars checker ça. C'est-tu ben urgent?
— Euh... J'aimerais ça éviter de jeter une deuxième batch de nourriture, tsé veux dire?
— Le tarif pour une urgence est plus élevé que...
— Que quoi? Qu'une visite de routine?
— On est pas mal débordés ces jours-ci.
— Ah oui?
— Ouin.
— Aimez-vous ça le camping, monsieur?
— Hein?
— Moi, j'aime ça le camping.
— Euh...
— Ça me détend. Fait que je pense que je vais aller au dépanneur, je vais m'acheter de la glace pis je vais mettre ça dans mes coolers. Ça va me donner un avant-goût de mes vacances, pis ça va m'éviter d'encourager un profiteur.
— L'aide humanitaire, madame, ça fait pas runner une business.
— En tout cas, monsieur, vous portez bien votre nom de commerce.
— Pas pire, hein?
—
Jean-Guy refroidit. Ça vous convient très bien.
— Merci.
— Bonne continuation, Jean-Guy.
— Non, moi c'est Stéphane. Jean-Guy, c'était pour rimer.
— Pour rimer... Ah. Bonne continuation dans vos rimes, Stéphane.
— Bonnes vacances, madame.