C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

31.10.08

SANS LA MUSIQUE, LA VIE SERAIT UNE OSTIE DE BELLE ERREUR

Un top 5, c'est trop de trouble. Sur le net, on ne trouve pas toujours les morceaux qu'on veut. Et quand c'est le cas, y'a toujours un diapo d'images pourries et des intertitres assommants qui viennent avec.

Et ça , ça scrappe l'entreprise. J'illustre (mais y'a pire) (y'a toujours pire, tsé) :



L'idée d'un ANTI top 5 m'est venue à l'esprit. Choisir 5 fientes musicales à partir d'un bassin abyssal est un exercice.... hum... ardu. Ça a l'air de rien, mais c'est du trouble pareil. En cette journée d'Halloween, j'ai décidé - mais ça n'a pas duré longtemps - de me déguiser en col brun dans un centre de tri. J'ai écouté le chant de mes borborygmes matinaux - ô doux prélude des grosses commissions - plutôt que de tendre l'oreille à mon artère principale. Celle qui fait baaaaaaattre mon coeur. Chemin faisant, je suis tombée sur une perle de bonne merde. Une perle de ma merde, dis-je bien. Car tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas, et un tien vaut mieux que deux n'amassent pas mousse tu l'auras et puis vient à point qui sait lécher, m'enfin. Vous voyez le genre. Une perle, donc, de merde, qui me rappelle un genre entier de musique de merde. Quand je l'entends, c'est pas mêlant, j'ai le goût de - ouain OK, ça va faire les élans scatos.




J'en ai trouvée une. Une parmi tant d'autres. Mais y'en a trop. Et ça prendrait trop de temps. Ça m'a découragé. C'était une idée de merde, finalement, cet anti top 5. Un vieux klennedaque chéssé dans le fond de l'armoire me procurerait bien plus d'agrément en cette nuit d'Halloween.

Ça fait que je vais respecter mon engagement auprès de la grande française, miss H, qui m'a tapé su'l'épaule en début de semaine.

1. À mon grand bonheur, j'ai trouvé la réalisation d'André Leduc. 1969. À cette époque, j'étais encore loin dans le planning familial. Mon père devait bien plus se préoccuper de sa Charger modifiée que de ses futurs beubés.





Tout écartillé, paroles et musique de Robert Charlebois et de Marcel Sabourin

2. C'est aléatoire, hein, l'ordre de tout ça. Mon chat s'appelle Léo pis mon chat, j'l'aime en christ. Y'a pas de petites mains comme des raquettes, parce que c'est un chat, on s'entend-tu. Donnez-moi une île pis des animaux - comme lui là -pis chuis une femme comblée. En attendant, ben... je vais l'écouter pis me dire fuck, j'ai des frissons.



Le chien de Léo Ferré
À entendre, aussi, Des armes (de Ferré) - version Bertrand Cantat

3. La musique, c'est une question de survie mentale. Y'a pas gros d'accords dans celle-là, mais elle me rentre dedans comme une poignée de Paxil. Essayez-la dans un char, quand vous partez en vacances, la valise remplie de cossins de camping. Au lever du jour, sur la grand route. Une bouteille de Jack en dessous du siège, mais ça, c'est facultatif.



I'm the ocean de Neil Young (avec Pearl Jam)

4. J'ai choisi celle-là pour être d'actualité, mais je mens d'la marde parce que j'aurais pris Je me dore si elle avait été disponible. Si j'pouvais te donner mes poumons, mister, je le ferais volontiers. Mais ils s'en viennent aussi pourris que les tiens. Tes mots, parzemp', et ceux de Fauque et autres collabos... Si je peux me permettre, c'est le cancer du talent qui va t'éteindre. Un jour. Lointain, j'espère.





Je tuerai la pianiste de Alain Bashung

5. Damn. C'est toff. Vas y aller pour un beat vicelard et salaaaaaaaace. Mettez ça à fond et vous vous transformerez en bête humaine. Pour l'Halloween, vaut mieux ça qu'autre chose...genre un clown. C'est épeurant, un clown. Mais un clown qui sussure à la Gainsbourg...damn!




Et : Bien entendu, Richard Desjardins, Les Yankees. Nous sommes nombreux à l'aimer, celle-là. Nous sommes nombreux à brailler sur cette toune-là. À se dire comment est-ce qu'un gars peut inventer une affaire de même? C'est pas du Paxil, c'est pas de l'Effexor, c'est pas du Jack ni rien. C'est sacrément humain pis c'est beau comme ça se peut pas.

Mais ça se peut. C'est du Richard.

29.10.08

UNE HEURE MOINS DIX

Nous sommes le 28 octobre.

L'automne, c'est beau. Les feuilles couleurées qui tombent, peu à peu et qui jonchent le sol. Hier, j'ai vu mon voisin shaker les branches de ses arbres afin d'accélérer le processus naturel des feuilles qui tombent. Il a sorti son engin stupide pour les souffler pas-dans-sa-cour. Ouais. L'automne, c'est beau.

Avant d'aller pieuter, j'ai regardé par la fenêtre.

Ça y est.



Il neige dewor.

26.10.08

CAN I HELP YOU DEER ?



Si mon dimanche pouvait parler, peut-être ben que ça ressemblerait à ça.


25.10.08

TRIO WINNER

Le trio winner, c'est pas Koivu, Ryder et Kovalev.

C'est le silence (de l'homme), un feu de camp et une doudoune.

Le récit des origines, le sujet oedipien et la réécriture peuvent ben prendre un numéro comme à la Boucherie du Marché. J'ai le goût de me fermer les yeux deux minutes.




C'est comme essayer de prendre en photo une aurore boréale. Avec son cellulaire.

Et tous ces gens qui traînent leur bouteille Nalgene comme s'ils allaient mourir de soif dans un pays qui compte j'sais pas combien de lacs. Damn.

Et puis y'a les joe-chansonneux, autour d'un feu de camp, qui s'enorgueillissent de connaître trois quatre accords. Moi j'en connais zéro pis j'en fais pas tout un plat.

Je les hais comme je hais profondément les araignées d'eau. Je les appelle les salopes (les araignées).

Pour les salopes, ça remonte à loin. Mon père en avait fracassée une - avec une rame - pis j'avais reçu le jus sur ma jambe.

«Autour d'un feu, les gens se sentent obligés»
Hamelin, Louis. Betsi Larousse ou l'ineffable éccéité de la loutre

Mais des fois, je fais des exceptions.

Quand quelqu'un connaît plus que trois quatre accords, et que son répertoire m'oblige à taper du pied.

La ruine-babines, j'aime ça même si c'est joué de façon approximative.

Mais je préfère encore quand tout le monde se ferme la bouête.

Le feu qui crépite pis les back vocals des ouaouarons, c'est pas assez?

24.10.08

CHRONIQUE MODE

Comme le dirait si bien Stéphane Dion : «Le secret pour bien marcher en talons hauts, c'est de pas en porter, tabarnak!»

Fin octobre, j'veux des chaussures. Mes paires de gougounes sont :
a) pus assez chaudes;
b) maculées de boue provenant de Masteuiash;
c) toutes ces réponses.

J'adore marcher pieds nus. Mais faire ça l'hiver - au Québec - c'est dangereux pour le système immunitaire et, entre vous et moi, ça relèverait d'un problème de santé mentale. J'ai assez de troubles de même avec mon esprit, faudrait pas que le corps s'y mette en plus.

Y fait beau, je zyeute les vitrines. J'haïs ça, zyeuter les vitrines. Mais y fait beau. Pis j'veux des chaussures.

Mais en octobre, y'en a pus, de chaussures. C'est le festival de la botte dans les contrées nordiques.

Hein? C'est quoi, ces osties de bottes laides là?

C'est des néo-bottes de cowboy, ou des bottes de néo-cowboys j'sais pas comment dire, fusionnées avec un look des années 80. Heille, menute. J'étais peut-être jeune, dans les années 80, mais j'étais pas trop jeune pour comprendre que les vestons à épaulettes, les cotons ouatés difformes pis les leggings à élastique C'ÉTAIT LAID EN OSTI.

Pis là... ben. Ça revient. Les années 80 reviennent à la mode. D'une façon détournée, vous me direz, mais elles reviennent quand même.

C'est-tu une joke?




Des néo-bottes de cowbow, donc, et des bottes à franges (christ, des franges!!!), des bottes à pitons en métal, des bottes flanquées de ceintures, de straps, de gling-gling ou de christ de dessins laids...

« Vous cherchez quelque chose en particulier, mademoiselle? »
-Euh. J'admire vos immondices.
-Pardon?
- Euh, non, merci. Je re-gar-de...

Quatre pouces de talon? Cinq, peut-être. Ça coûte combien, c't'affaire-là? Je retourne la botte, le prix est collé sur une semelle qui est lisse lisse lisse... douce douce douce...

Lisse lisse lisse, douce douce douce. Fuck! Kesse-tu fais avec des bottes de même su'a belle glace bleue d'un trottoir en pente, à moins trente degrés, quand y'a verglacé la veille?!?!

Tu-fais-dur-en-christ.

Ah! Y'a des chaussures au fond du magasin. Dans un gros bac. Une vente. Je fouille.

Des petits souliers de ballerines, avec le dessus ouvert béant. Sont quioute. Mais t'auras beau enfiler des chaussettes de polypropylène surmontées de laine de yack, tu vas attraper la mort là-dedans.

Je fouille encore.

Des souliers de matantes. Les lowfers bruns.

Je fais le tour. Rien trouvé. Ai fait ça dans cinq magasins différents.

Mais je suis rentrée à la maison avec une nouvelle acquisition.

Une maudite belle poubelle de cuisine de 18 litres, blanche, avec seau intérieur et pédale en métal. Un vrai bijou.


Fin de la chronique mode. Y'en aura pas gros icitte.

23.10.08

SLAQUE PAS LE JACK, LA PORTE-PATIO EST GRANDE OUVARTE

T'en voulais des moins dix degrés.
Ben tu les as astheure.
N'oublie pas que c'est toujours le premier verre le meilleur.

Y'aura pas d'hiver cette annééééééééééééééééééééééééééée
Haaaaaaaaa haaaaaaaaaaaaa ahhhhh ahhhhhhhha ahhhhhhhhhhhh ahhhhhhhhhh ahhh ahh ahhh



a) Plaisir, principalement celui des sens, à rechercher en tout temps.
b) N'implique pas seulement jouir d'un plaisir, mais aussi utiliser sa raison pour évaluer correctement les conséquences à plus ou moins long terme de nos choix.
c) Le plaisir recherché, ce bien suprême, ce n'est pas la jouissance, mais l'ataraxie - tranquillité intérieure que rien ne saurait troubler.
d) Vie rigoureuse faite de privation et de sacrifices, impliquant une discipline sévère sur les plans physique et spirituel.
e) L'absence d'objectivité de toute norme morale, la mort de Dieu.

.

19.10.08

DU CÔTÉ DE CHEZ BOUCHARD

Bouchard, le blog.
Ici, la galerie.
Pis là, aussi.

INTERLUDE DOMINICAL POUR UN HIVER QUI S'EN VIENT PLUS VITE QU'ON NE LE PENSE...

... pis moi, ça me convient bien.






Kessé qu'elle a à se plaindre, elle, sur du Bartok?

Elle a un char, pis un North Face.

Come on. Pelleter, ça fait digérer.

15.10.08

CAP VERS LE NORD

Stéphane, y trippe sur Richard Desjardins. De temps en temps, quand y file pas, y couche dans son char. Juste de même, pour le kik. Y s’installe au boutte du chemin, près du gros chêne millénaire, pis y met ses cd dans l’tapis. Pis c’est pas des copies.

Mais en général, Stéphane s’ennuie. Y’a personne dans vie. Y se promène au centre d’achat, avec son lecteur mp3. Que des tounes encodées de Richard Desjardins. Eh oui, c’est ça la vie. Les mulots, les colibris, les papillons, les canards. Stéphane pète une coche et entre dans le petshop. Avez-vous des chiens mexicains ? La fille comprend rien. Des quoi ? La laiiiiiiiiiiiiiiisse d’un chien. La fille fait des yeux à son boss, qui rapplique au plus vite. Stéphane se met à varger sur le comptoir. C’t’un beau piano, ça, hein ma Rose-Aimée ? Tiens kiss my ass, la solitude ! Le gérant est nerveux. Les gens s’éloignent. Un enfant se met à brailler.

Stéphane stoppe net, se retourne. Monsieur, on vous demanderait de quitter le magasin. Mais Stéphane s’approche doucement de l’enfant. Nous aurons des corbeilles pleiiiiiiiiines, des roses noires pour tuer la haiiiiiiiiiiiiiiine. C’t’un fou, ça, christ ! crie la mère.

Quand y revient chez lui, y se dit toujours à soir, c’est un peu trop tranquille. Y’é tanné de faire la même affaire. Ça fait qu’y regarde sa map du Québec. Chibougamau ? Pas aujourd’hui Stéphane, t’es pas prêt encore. Où d’abord ?

Kanasuta….

M’en vas drette là, osti ! Rouyn-Noranda ! Kanaaaaaaaasuta, I’m coming !

Y’é fou comme d’la marde. Y ramasse deux trois affaires, embarque dans son char et fait cap vers le nord.

À mi-chemin, Stéphane a faim. Il s’arrête dans un IGA pour y acheter une pizza au tomate pis une douze de Wild Cat. C’est le show des couche-tard, à CFLO Mont-Laurier, et y’a Jean-Pierre qui annonce moins douze degrés pour c’te nuitte. Ça fait tilt dans sa tête, y devient toute énarvé. Y’é où mon mégaphone, y’é où mon mégaphone… C’est le vent du nord qui va percer mon jacket ! Heille, le vent du nord, tu veux faire ton smatte ? Tu veux-tu me tuer ? qu’y se met à crier. La sécurité l’a sorti. Stéphane est un incompris. Well let’s drink to that !

Y file romantique, Stéphane. Y se dit lucky lucky en osti d’en arriver là. Pis y se met à chanter. Ça fait longtemps que je t’atteeeends… Kanasuta ! qu’y rajoute, tout sourire. Le paysage défile lentement, Stéphane se rapproche du but. C’est beau, c’est long, c’est délicieux. Y tapoche sur le steering.

Je ne plierai que devant la beauté !

Y se répète ça trois quatre fois. Kanasuta apparaît tranquillement sur les pancartes. Droite, droite, les kilomètres s’égrainent, la route devient garnotte.

Je ne plierai que devant la beauté !

Y’en a qui disent que c’est là où les esprits se rencontrent. D’autres disent que c’est là où les diables vont danser. Kanasuta. Y’a la rivière, y’a le lac, y’a la forêt… Pis y’a le mont, aussi. Le mont Kanasuta. Stéphane arrive au boutte du chemin, après avoir suivi les indications.



Pis y s’arrache les dentiers.




Fffff'est fquoi, fça, tfafbarnakff ?!?!

...

11.10.08

ANAMNÈSE AUTOMNALE


Pour les mardeux qui troquent la dinde contre une fondue à l'orignal, et le petit blanc sec contre du gros gin.

10.10.08

UN GROS BUCK DANS' BOÎTE DU TRUCK


Jean-Guy ne s’attendait pas à payer le gros prix. En montant à Clova, Réjean lui avait dit tu l’entends pas ton rattle ? T’es sourd ou tu fais à semblant ? Ça a pas d’allure, Jean-Guy, y va falloir que tu y vois. J’entends rien, moi, que Jean-Guy répétait. Il s'est efforcé de rire pis y s'est étouffé noir. Ben voyons donc. Avoir su ça, on se serait arrangé autrement. Y’a pas de quoi s’énarver, Réjean, on va se rendre, on va se rendre... Mais l’autre, y en rajoutait tout le temps : T’es sûr que tu veux pas t’arrêter, on pourrait faire checker ça… Non, non, non. Inquiète-toi pas. On va s'arrêter pour manger une patate t’à l’heure pis le moteur va prendre ça easy un petit peu. Ça va être correk... Ouain, ben penses-y ben comme il faut, parce que tu ne trouveras pas personne pour te donner un coup de main, une fois qu’on va passer les 40 miles de garnotte pour se rendre au camp. J’te dis que tout est correk. T’as peur que je scrappe ta semaine à’ chasse ? Si j’te dis qu’on va se rendre, c’est qu’on va se rendre. Pis on va même redescendre avec un gros buck dans’ boîte du truck ! J’te le dis, moé.

Réjean n’est pas convaincu. Clova, c’est pas la porte d’à côté. Jean-Guy veut pas le dire, mais il l’entend, le rattle, lui aussi. C'est ben certain. C’est pour ça qu’y grimpe le son de la radio pis qu’y fait à semblant que tout va bien. Mais il l’entend pareil, pis fort à part de tça. Y'a la petite lumière rouge qui vient de s’allumer, le moteur a d’la misère. C’est le show des lève-tôt, à CFLO Mont-Laurier, et y’a Julie qui annonce moins douze degrés pour c’te nuitte.

Christ, Jean-Guy, que Réjean dit.

C’est vrai que ça’ a pu de bon sens. Jean-Guy parle pas, mais y pense en sacrament. C’est garanti qu’on se rendra pas. C’est pas rien qu’un rattle, qui se dit, c’est plus sérieux que ça.

La pancarte du Lac Saguay leu’ passe sous le nez. Au virage, drette dans une toune d’Isabelle Boulay, la machine donne deux trois à-coups et s’affole. Jean-Guy a perdu le contrôle. Le pick-up patine su’a chaussée, semble attiré par le fossé. Réjean est su’l gros nerf, y’empoigne le steering. Jean-Guy, christ ! Pourquoi tu m’écoutes pas quand j’te parle ? Colice de bucké à’ marde ! En moins de temps qu’il faut pour le dire, y garoche son Export’A par la fenêtre pis y pèse su’l genou de son compagnon de chasse. Le pick-up s’immobilise. Colice, Jean-Guy ! J’te l’avais dit ! Ostie de viarge de colice !

Réjean s’en veut, c’est ben sûr. D’être là. De ne pas être parti à chasse avec un autre gars que Ti-Guy, pis sa machine pourrie. De ne pas avoir pris son truck, son beau Chevrolet Kodiak de l'année. Mais la garnotte, c’est pas bon pour la peinture flambette. Le sang chéssé dans’ boîte du truck, ça fait pas propre. Y s’en veut aussi – mais ça, il ne le dira jamais - de ne rien connaître aux fuck mécaniques. L’entretien, les mises au point. Pour lui, c’est du chinois. Mais là, quand même, y’a un maudit boutte à toutte. Ti-Guy, y’é pas à son affaire pantoute.


Ti-Guy?


* * * * *

Vers l’heure du midi, le téléphone sonne chez Ghislaine. Acceptez-vous les frais, qu’on lui demande. Ben oui. Elle brasse sa sauce à spéghatti. Allô ? Réjean ? Vous vous êtes pas rendus ? Y’é où, mon Ti-Guy ? qu’a demande.


Y’a faite un infractusse du myocarpe en montant. Inquiète-toé pas, Ghislaine. Y devraient le réchapper.


8.10.08

QU'EST-CE QUE J'AI FAIT?

«J'aime mon prochain mais je me domine »

Pierre Desproges

6.10.08

COME AND SEE AND I SAW


Kin. Pour débuter la semaine.

5.10.08

SONNEZ LES MATINES



On (qui exclut la personne qui parle bien entendu et qui, dans le présent cas, inclut Christian Mistral - via The blog of the blogs) m’a tendu une bien ravissante perche ce matin*. Ça fait qu'après une heure de sténo hystérique, de rewind et de caféine, je vous livre cet extrait en guise d'office des matines. Quel sapré bougre, ce Jack Kerouac. Et ma foi, fort plaisant à zyeuter.

Fernand Séguin : Le premier qui a assuré votre succès, là… On The Road. Vous êtes devenu le fondateur de la Beat Generation. Qu’est-ce que c’était, la Beat Generation pour vous ? Parce que tout à l’heure, euh… on disait de vous…

Jack Kerouac : Ben y’avait la Lost Generation de 1920… pis c’était 1940-1950… pis on disait qu’est-ce qu’on va appeler ça, qu’est-ce qu’on va appeler ça ?

FS : C’est vous qui l’avez inventé, ce terme-là… Beat Generation ?

JK : J’attendu… ouais… J’attendu des vieux vieux bonhommes dire ça dans le su’, des vieux nèg’, « Beat ».

FS : Dans le sens de… écrasés ? Vaincus ?

JK : Oui. Pauvres. Après ça, j’ai été dans la petite église de Sainte-Jeanne-D’Arc. Pis tout d’un coup, j’ai dit Ha-Ha ! Beat… Béate.

FS : Béatitude ?

JK : Ouuuh.

FS : Ça a changé de sens alors dans votre esprit…

JK : Beato en italien. Beato. Béatifique en français.

FS : Mais est-ce qu’y avait pas aussi le sens de Beat (Il claque des doigts) de l’orchestre Jazz ?

JK : Ouais… pis le sens de tça (Il rame) pis de tça (Il rame toujours). Comment qu’on fait ça ? Les canous ?

FS : Les canots.

JK : Pis le drum. Poum tchouk poum. Pis euh… toute… C’pas important. Le nom est pas important.

FS : Mais, euh…

JK : Les enfants sont importants.

FS : Mais vous dites que le nom est pas important, mais vous refusez d’être appelé un Beatnik. Vous n’êtes pas un Beatnik ?

JK : Le Beatnik, c’est un terme euh… ouh… ouh… J’avais un beau mot pour celui-là. (Rire général) Dénigrateur ? Denegrading ?

FS : Péjoratif ?

JK : Péjoratif !

FS : C’t’un beau mot !

JK : Inventé après spoutnik. Tsé, pour faire avoir d’l’air les ti-idéalistes de l’Amérique qu’y font de l’indépendance… d’avoir d’l’air comme des Russian spies. Nik. Beatnik. Spoutnik. Peacenik.

FS : En somme, ce que vous voulez dire, c’est que… à partir du mouvement de la Beat Generation, qui était un mouvement littéraire et même un mouvement poétique…

JK : Politique ?

FS : Poétique.

JK : Poetic ?

FS : Oui.

JK : Ben littéraire, c’est poétique !

FS : Mais je veux dire de la prose et puis des vers, aussi. Des choses qui…

JK : Ah oui, ah oui. Des verses. On dit pas « verses » ?

FS : Vers.

JK : Ah yeah ?

FS : À partir de…

JK : Pourquoi d’abord qu’on dit pas « verses » ? Humf. (Rire général)

FS : Pourquoi pas ? Y’avait de la prose pis y’avait du verse.

JK : Oh boy !

FS : À partir de ce mouvement central, qui lui était littéraire disons, y’a des parasites qui sont arrivés. Des gens qui ont voulu faire semblant de faire partie de ce mouvement-là. Et qui eux étaient des…

JK : Des bohemians. Des bohemians y’ont arrivé avec leur barbe pis leurs sandales, placés tout alentour, toute la nuitte, pis y m’watchaient. Pis ci, pis ça, pis.... Y faisaient pas rien. Pis y travaillaient pas, pis... On a toute travaillé, les écrivains ! Toutes sortes de jobs… J’étais un journaliste une fois. J’t’encore journaliste… Pis euh… Ça a donné un… c’est plus important que ça. J’tais fâché à propos de ça, y’a dix ans. Quand les bohemians y’ont rentré. Mais après ça, les jeunes y’ont commencé à renter. Astheure, ils s’appellent Now Generation… Action Generation ou ben… sans nom. Love Generation. LSD Generation. Mais, c’est des enfants aujourd’hui, les nouveaux. 18, 19, là. J’sais pas qu’est-ce qu’y vont faire mais… moé, j’suis assez vieux pour être leur père, là.

FS : Oui, ça c’est …

JK : 45 !

FS : C’est le diable qui se fait ermite, là.


JK : Hein, le quoi ? (Rire général)

FS : The devil that turns hermit.

JK : Qu’est-ce que ça veut dire, ça ?

FS : Maintenant que vous…

JK : Le diable devient ermite… Y’a jamais été ermite, c’t’orgiastre-là. Hé Hé.

FS : Maintenant que vous avez 45 ans, là, vous regardez les jeunes pis vous dites ben euh, j’pourrais être leur père.

JK : Les nouveaux jeunes… sont fins. Pis y cherchent de quoi.

FS : Si vous aviez 20 ans aujourd’hui, est-ce que vous referiez la même chose que vous avez faite ?

JK : Ben, je l’ai déjà faite, j’suis tanné. (Rire général)

FS : Dernière question, en 30 secondes. Qu’est-ce que Jack Kerouac pense de Jean Kerouac ?

JK : Euh… Qu’est-ce que ça veut dire ça ?

FS : What do you think of yourself ?

JK : Oh ! Qu’est-ce moé je pense de moi-même ?

FS : Oui !

JK : Je suis tanné de moi-même. Ben, j’sais que je suis un bon écrivain. Un grand écrivain. J’suis pas un homme de courage. Pis euh… Mais y’a une chose que je sais faire, c’est écrire des histoires, c’est toute.



Fernand Séguin rencontre Jack Kerouac, le 7 mars 1967.
*En espérant le tout conforme à votre entière satisfaction. C'est vrai qu'un "on", ça fait pas mal anonyme.

4.10.08

IL ÉTAIT UNE FOIS

Hier, j'ai rencontré un vieil italien pas trop commode. Il devait avoir soixante ans passés. Quand il m'a filé sa carte d'assurance maladie, j'ai souri. J'ai regardé le bonhomme et je lui ai dit :

"C'est tout un prénom que vous avez là, monsieur."

Son faciès s'est transformé, ses traits se sont adoucis et il m'a répondu, souriant et plein de fierté :

"Ouais. Je sais."

Sergio-Leone

Le gars y'é né dans les années 30 ou 40. Ses parents ont peut-être eu une vision à sa naissance ou ben le bonhomme a décidé de modifier son identité en cours de route... J'sais pas ce qui s'est passé, mais moi j'le trouve cool en christ son prénom.

2.10.08

COMA DE STADE 4 ET AUTRES MALAISES



Chacun y va de son analyse sur le débat des chefs. Même le Journal de Montréal s’est réservé un petit coin de la page frontispice pour la chose. Une petite affaire, dans le coin supérieur gauche, rien de bien imposant parce que ça aurait détrôné le photomontage de Julie Couillard et de sa superbe citation bordée d’une véritable bulle de bande dessinée « J’ai été très douce avec lui ». On s’en tabarnak-tu , de Julie Couillard?

Je l’avoue en toute honnêteté, je suis quasi nulle en politique. Je me laisse un « quasi » parce que bon, y’a pire que moi. Si vous me flanquez au beau milieu d’une table ronde de recherche sur les politiques en matière d’adoption internationale, je vais me mettre à réciter des versets sataniques dans la langue d’Elisabeth May - l’écume au bord des lèvres - me renverser du café bouillant sur la tronche et égrainer des verres en stirofoam pour ne pas sombrer dans un coma de stade 4. Mais me balancer par la fenêtre pour en finir avec ce cauchemar, ça non. Je resterais parmi les érudits, de peine et de misère, avec le souhait de devenir plus brillante en la matière.

Ce qui fait qu’à 20 heures, hier soir, j’étais assise devant la télé avec un gros bol de soupe aux légumes. J’étais presque excitée.

À 20 heures 32, je cantais.

À 20 heures 56, je dormais.

Entre temps, Stéphan Bureau a poussé une couple de craques - ce qui m’a fait marrer. Stéphane Dion, lui, me faisait pitié. Quelqu’un a compris le charabia d’Elizabeth May ? Et Jack ? Jack, y’é smatte. C’t’un bon Jack, Jack. Duceppe était à son aise. C’est ben sûr, y’en est pas à son premier débat. Pis l’autre, là, le cowboy amorphe et rétrograde, ben y’é amorphe et rétrograde.

À 20 heures 57, j’étais dans un coma de stade 4.

Mais je suis de bonne foi ! Je vais mettre ça sur le compte du cadran qui sonne à 4 heures et demi à chaque matin, des médocs que je mange à la pelletée et des oreillers qui me calaient les reins trop bien.

Anyway, j’sais déjà pour qui voter. C'est étrange... J'ai une sensation de dayjavou que j'arrive pas à replacer.

1.10.08

SLUDGE



En sortant du métro, un homme en complet veston me tend un flyer sur lequel on peut voir la tronche de Jack Layton. Je me dis C’est quoi ça ? Ah, c’est juste lui.

Le bras du gars est encore tendu. On dirait qu’il pense que parce que c’est gratis je vais le prendre. M’en fous de Jack Layton, moi. Y’a l’air sympathique. Y’a pas l’air méchant. Y’a l’air d’un Joe-barbecue. Je l’imagine bien entrain de piquer ses steaks, boire sa bière dans un boc en verre et lâcher deux trois blagues pas trop vulgaires.

Alors je lui dis « Non merci ». Le gars n’en fait pas trop de cas. Y’a déjà spoté une fille derrière moi.

Je me dis qu'a doit être plate en maudit, sa job, à lui. Je me mets à tousser en pensant que ça ne peut pas être pire que de faire le lapin de Pâques, à 7 piastres de l'heure, au coin de deux boulevards achalandés. Je me souviens, on me faisait des fuck you.

En tournant le coin de la rue, une quinquagénaire est entrain de dégobiller par terre. Elle se cache comme elle peut entre une clôture et une cabine téléphonique. C’est une petite madame toute quioute avec son petit sac à main à motifs chamoirés. Petite veste de laine. Petits souliers vernis. Je marche vite. Le monde m'énarve. Puis je me dis wo. Menute. Fais pas comme les morons qui attendent l’autobus pis qui la regardent se vider le corps. Peut-être ben qu'ils ne la voient pas. C'est dur à manquer, un petit bout de femme plié en deux qui dégueule discrètement.

Je m’arrête et m’approche d’elle. Elle vomit du liquide. On dirait de la bile. La petite dame est embarrassée et ne me regarde pas. « Ça va, madame ? » que je lui dis. « Oui, oui » me répond-elle avec empressement. Je renchéris. «Avez-vous besoin de quelque chose ? Un kleenex, j’sais pas moi.» « Non, non. Merci.» Ok. Bon. A veut rien. A veut la paix. Elle me sourit timidement et continue de dégobiller. Je m'éloigne.

Je passe devant la file d’attente. Certains zyeutent toujours la dame; d’autres se sentent moins coupables depuis que je suis allée la voir. Parmi les trois chanceux qui ont pu s’asseoir sur le banc, il y a une jeune qui est entrain de lire un pavé. Elle est concentrée, c’est beau de voir ça. Y’a rien qui la dérange, elle est dans son monde. Mes yeux cherchent le titre du livre.
Les filles de Caleb.