C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.

25.11.13

Mahalangur Himal, granite et numéro de téléphone

J’avais les pulsations cardiaques à fond dans le plancher flottant, et ça grimpait dans les murs de lambris comme des traînées de poudre de charbon, salpêtre, soufre et souffre. J’avais maintenant dix jours pour me faire à l’idée, après tous ces longs mois d’attente. Pas de piétinage dans le fossé, ni de faux-semblants entre les deux. Ma santé mentale s’est dressée devant moi comme une Reine sortie tout droit de l’Apocalypse, et je n’ai pu faire autrement que de m’incliner.

Je me suis sentie haute comme le Mahalangur Himal et pesante comme l’équivalent de six millions de tonnes de granite. Il tapochait sur l’ordinateur, à me fabriquer une facture en bonne et due forme.  Il a tourné la tête en ma direction, l’air content. Il souriait comme un enfant espiègle. Gros smile cute.



We barely remember who or what came before this precious moment
We are choosing to be here right now. Hold on, stay inside
This holy reality, this holy experience
Choosing to be here in

This body. This body holding me. Be my reminder here that I am not alone in
This body, this body holding me, feeling eternal
All this pain is an illusion

Alive, I

In this holy reality, in this holy experience. Choosing to be here in

This body. This body holding me. Be my reminder here that I am not alone in
This body, this body holding me, feeling eternal
All this pain is an illusion






10.11.13

PREMIÈRE NEIGE




LES COUPS DONNÉS

Tous ces coups donnés
les coups qu’on se fait
dans la lumiere vide
du plus-que-parfait.

Les coups qu’on attend
les coups jamais dit et
l’amour qui résonne
quand on aime personne.

Tous les coups dans l’eau
l’eau goûte l’eau salée
sur le manteau de peau
du prêt-à-porter.
 
Tous ces corps coupables
qui brûlent dans les bars
qui dansent dans leurs corps
et caressent leurs plaies
d’en dedans en attendant
la pluie.

Tous ces corps si coupables
si inutiles et si laids
font chanter leur sang
pour un peu de paix.

Tous les coups données
sur notre savoir-faire
nous redevenons roche
nous redevenons terre.

Tous les coups gagnés
à la sueur du pain
nous mettons la table
pour les affamés qui
n’ont plus de mains.

 
DESBIENS,Patrice.  Pour de vrai.   L’Oie de Cravan, 2011, 60 pages.

***

Hum.

C'est beau.
C'est beau comme la première neige.

Soixante pages.  Alors qu'on en voudrait davantage.
On voudrait que ce soit blanc tout partout tout de suite.
On en voudrait plus.  
Tant qu'à y être.
Tsé.

C'est beau sans bon sens, pour de vrai.

Et y'a que ça qui compte vraiment.