C'est à peu près 120 piasses la tonne. Grosso modo c'est 80 si tu remplis ton pick-up. Ça, c'est pour la scrap scrap. Pour une scrap qui a de l'allure, c'est plus ou moins 4 piasses la livre. Cop, aluminium. Vous pouvez ben courir les poteaux. Moi, la scrap scrap, ça me plaît.
Des fois je me dis que j'aimerais ça avoir une bande sonore dans mon existence. Un original soundtrack qui jouerait de temps en temps. En leitmotiv. Comme dans les films. Et je crois que dans ma bande sonore à moi, y'aurait du slide guitar.
Que celui ou celle qui n'a jamais été mascotte de sa vie (contre rémunération, ai-je besoin de le mentionner) se lève et garroche la première pierre dans son écran cathodique en exécutant un petit geste méprisant du menton. Umf. C'est ça ouais.
Le mien de kit était jaune-orange. Fort défraîchi. L'étoffe souffrait d'une forme de pelade, une alopécie textile dégénérative marquée par le port excessif dudit costume et par les conditions météorologiques des printemps laurentiens et hygiéniques des innombrables mannequins... dont je fus pendant quelques jours, oui, à une époque lointaine et nébuleuse de mon existence.
J'avais besoin de cash hostie, c'est pas compliqué. No mom or dad pou' payer mon loyer tsé. Anyway. Les beaux jours arrivaient, le soleil, ses degrés Celcius, pis je me suis dit ouain, ça peut pas être ben ben forçant de faire ça.
Ça fait que j'ai enfilé le costume par-dessus mes vêtements, derrière un monticule de boîtes jaune-mauve-rose. Ai fait quelques turn-up pour ne pas mettre le pied sur les rebords de pantalon déjà passablement souillés, mis mon discman dans une poche et vérifié les piles. En traversant la boutique de chocolats bas de gamme (qui goûtent la cire sucrée on s'en cachera pas), me suis regardée dans le reflet d'une vitrine.
Fuck. On voit ma face.
Comment espérer qu'on ne me reconnaisse pas dans un bled où tout le monde joue à faire le tour du centre-ville en char, comme ça, à l'infini, jusqu'à ce que mort s'ensuive ou état d'ébriété ou whatever, tout sauf la sapience ou le gros crisse de bon sens de se dire heille-kessé-ça-donne-de-faire-ça-c'est-stupide-on-gaspille-du-gaz-pis-on-a-l'air-profondément-crétins? Au coin de deux rues hypra passantes je me tenais là, debout, ô petit gibier difforme dans un costume débile aux couleurs criardes, hissant mes membres supérieurs en de sympathiques et inoffensifs ta-ta, les conviant tous autant qu'ils furent - à pied, en vélo, en voiture - à se procurer de moult doucereuses friandises pascales ...
"VA CHIER COLICE! MANGE D'LA MARDE SACRAMENT!"
Oui, oui. Des fuck-you fusaient de toutes parts. Des gens à pied, en vélo, en voiture. On me faisait des fuck-you. Je trottais gentiment, je saluais affablement. Et il y avait bel et bien des bras qui brandissaient des fuck-you violents, le majeur bien droit et l'insulte bien sentie.
"VA CHIER! VA CHIER! VA CHIER!"
Des jeunes, des ados, des adultes. La haine dans toute sa splendeur. La haine polarisée sur ce mignonnet lapin sans malice et sans défense.
"MANGE D'LA MARDE TABARNAK DE LAPIN DE MARDE!"
J'ai toffé ça trois jours pis j'ai sacré ça là. J'avais beau mettre le volume de mon discman à fond, je les entendais m'insulter par-dessus Nine inch nails. SLAVES SCREAAAAAM, HAPPINESS IN SLAVERYYYYY, okay okay, c't'assez.
J'ai enlevé le costume. L'ai mis sur le comptoir. Y'avait tellement de monde dans le magasin (on était samedi saint) que la boss n'a jamais eu conscience que je crissais mon camp. Il faisait soleil, un beau soleil de printemps qui fait du bien au moral et qui te fait oublier pendant un instant que tu dois changer de ville ça presse en hostie avant de poser un geste grave que tu pourrais regretter.
* * *
Le carême est fini. Let's débauche, tout le monde.
* * *
Que j'en voye un s'acheter un vrai de vrai lapin sous prétexte que c'est Pâques pis que c'est cute un lapin de Pâques, c'est don' doux pis toutte. Pardon? Un lapin à la moutarde? Ah okay. Ça, ça passe. Ou une terrine à la rigueur. Je ne suis pas Turalo, je suis plutôt Untalkative. Côté lapin.
Ce gars-là performs dans sa chambre. Au karaoké. Et il met ça en ligne. Soixante-dix vidéos de lui entrain de chanter. Y'é d'dans en tabarouette. CCR, les Beatles, Tom Petty, Jackie Wilson, etc. J'ai tapé "Moondance Van Morrison" et il est arrivé deuxième c'est peu dire. Non seulement cette chanson vous met la pêche, mais en bonus vous avez une belle illustration de ce qu'est la conviction. Quoi demander de plus en ce jour du Seigneur?
Allez dans l'allégresse malgré la grisaille. Et si vous faith le mal faith le bien. Hé-hé.
Can I just have one more moondance with yoooou, my love. On peut pas s'empêcher de chanter, hein? Quatre minutes quarante-trois c'est pas cher payé pour un petit moment d'extase.
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C'était dans la version électronique.ca de Radio-Canada ICI.
Parfois, je ne peux pas m'empêcher de lire les commentaires.
Oui, je suis masochiste. Et là, ce...
C'est arrivé près de chez nous.
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La dernière fois que je suis venu ici, l’automne faisait rage mais pas
autant que moi. En sortant, j’ai claqué la porte en oubliant l’adresse.
J’ai déam...
"Nous pleurnichons sur la liberté absente et nous n’avons même pas essayé la liberté. […] Ici, je commets un canadianisme : tout d’un coup qu’on serait libres ?"
Jean-Paul Desbiens, Les insolences du Frère Untel, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 1960, p.83-84.
On ne peut rester éternellement en suspension entre le quai et le lac.
"Ah, à quoi ça sert de rigoler, la vie est trop triste pour passer son temps à rigoler, dit le ténor en regardant la rue les yeux baissés. Mierde! dit-il. Je n'ai pas d'argent et je m'en fous ce soir."
KEROUAC, Jack. Sur la route.
L'eau du lac n'est pas chaude chaude, mais un coup saucé, on est ben.
"Même une cour à scrap ça peut être beau vue d'en haut... On dirait un tableau de Borduas."